Une salle d’opération « Hybride » au bloc opératoire de chirurgie cardiaque
L’unité de Chirurgie Cardiaque de l’Hôpital Privé Jacques Cartier à Massy (Ile de France) s’équipe d’une salle d’opération de chirurgie.
Quel est le concept d’une salle « Hybride » ? Quelles procédures chirurgicales peut-on y réaliser ?
Une salle hybride est une salle d’intervention qui associe les caractéristiques d’une salle d’opération classique de chirurgie cardiaque à celle d’une salle de cardiologie interventionnelle.
Jusqu’à récemment, les atteintes valvulaires aortique et mitrale étaient traitées par chirurgie ou par cardiologie interventionnelle. Les chirurgiens réalisaient sous circulation extracorporelle la réparation ou le remplacement de la valve dans une salle dédiée à la chirurgie cardiaque dont les caractéristiques sont fixées règlementairement concernant la surface, l’asepsie avec surpression atmosphérique ambiante, les flux d’air avec propreté particulaire (ISO 5 ou 7).
De même, les cardiologues interventionnels pratiquaient la dilatation des valves cardiaques comme celles des artères coronaires ou le traitement de troubles du rythme ou de certaines cardiopathies congénitales dans des salles dédiées à cette activité et qui obéissent à des critères spécifiques concernant l’imagerie angiographique de haute performance, l’utilisation de table radiotransparente, la radioprotection, la sécurité des alimentations électriques, les systèmes d’intégration audio-vidéo et la possibilité, comme en chirurgie, de réaliser des échocardiographies transœsophagiennes.
De nouvelles techniques opérationnelles sont apparues dans le traitement des valvulopathies, des cardiopathies congénitales ainsi que des anévrysmes de l’aorte qui associent chirurgiens cardiovasculaires et cardiologues interventionnels au cours de la même opération.
C’est ainsi que chez certains patients, on met en place des prothèses valvulaires aortiques sans C.E.C en abordant l’artère fémorale au niveau de l’aine ou la pointe du ventricule gauche par une courte incision thoracique. Puis par cathétérisme, on met en place la bioprothèse au niveau de l’anneau aortique.
Ces techniques qui associent chirurgie et cardiologie interventionnelle, nécessitent des salles qui doivent obéir aux spécificités des deux spécialités. Ce sont les salles hybrides qui ont les caractéristiques d’une salle de chirurgie cardiaque et celle d’une salle de cardiologie interventionnelle.
Jusqu’à ce jour, aucune salle hybride n’existait en France et ces interventions étaient pratiquées dans des salles de chirurgie que l’on équipait temporairement de matériel radiologique (amplificateur de brillance) ou de salles de cardiologie interventionnelle où l’on introduisait du matériel chirurgical. Ces nouvelles techniques opérationnelles ayant fait la preuve de leur faisabilité et de bons résultats à court terme, il est devenu impératif que de nouvelles salles interventionnelles dites hybrides soient conçues et réalisées comme il en existe déjà en Allemagne ou en Amérique du Nord (U.S.A et Canada).
La salle d’intervention hybride de l’Hôpital Jacques Cartier est la première ouverte en France. Elle a nécessité la conjugaison du savoir-faire des équipes médico-chirurgicales ainsi que des équipes de l’industrie dans des domaines aussi variés que ceux des tables d’opération chirurgicales radiotransparentes, des flux aériens chirurgicaux respectant et s’adaptant à des appareils radiologiques de haute définition, des appareils de surveillance radiologique, hémodynamique et électrocardiographique avec visibilité par l’ensemble des opérateurs : chirurgiens, cardiologues interventionnels, anesthésistes et échocardiographistes, des systèmes d’intégration audio-vidéo. Ces salles doivent non seulement s’adapter à des interventions mixtes, hybrides, mais aussi dans certains cas, notamment en cas de complications, être transformées immédiatement en salle de chirurgie cardiaque classique avec appareil de circulation extra-corporelle.
Ces nouvelles techniques « hybrides » qui permettent aujourd’hui des remplacements de la valve aortique sont proposées à des patients trop fragiles ou pour lesquels une chirurgie conventionnelle est contre-indiquée. Elles ont aussi des applications en chirurgie cardiaque pédiatrique, et sont dès à présent effectuées par l’unité de chirugie cardio-pédiatrique de l’Hôpital Jacques Cartier.
Et demain ?
Il est fortement probable que dans un avenir très proche des procédures pour réparer ou remplacer la valve mitrale voient le jour utilisant la voie apicale. Il existe dès à présent des techniques de cardiologies interventionnelles pour tenter de réparer cette valve.
Il est clair que la chirurgie cardiaque est dans une révolution technologique de toute première importance qui impose de nouvelles compétences et donc de nouvelles formations innovantes et performantes.
En savoir plus sur l’Hôpital Privé Jacques Cartier : http://www.institut-jacques-cartier.com