Echocardiographie d’Effort

Pourquoi vous propose-t-on une échographie cardiaque d’effort ?

Le ventricule gauche (une des 4 cavités du cœur) se contracte pour propulser le sang oxygéné (qui vient des poumons) dans l’aorte et nourrir les différents organes. Pour fonctionner correctement, le ventricule gauche reçoit lui-même du sang oxygéné grâce à des artères, les artères coronaires. Si une ou plusieurs de ces artères sont « encrassées » (présence de plaques d’athérome), le sang passe plus difficilement. Cela peut toutefois suffire à assurer le bon fonctionnement du ventricule gauche au repos, mais lorsque la demande devient importante (quand on fait un effort par exemple) elle n’est plus assurée correctement par la ou les coronaires malades et la contraction du ventricule gauche devient anormale.

L’échographie cardiaque d’effort est un examen utilisé pour étudier la contraction du ventricule gauche au cours d’un effort. La machine utilisée est une table d’effort. Comme pour une échographie transthoracique de repos, on utilise un capteur ultrasonore (appelé sonde ou transducteur) qui est posé sur votre thorax et qui émet et reçoit des ultrasons à la manière d’un sonar utilisé par les navigateurs. La particularité de l’examen tient à l’enregistrement de la contraction du ventricule gauche pour différentes fréquence cardiaques ‘au cours de l’examen, le cœur est de plus en plus rapide). L’objectif est de mettre en évidence le territoire du ventricule gauche insuffisamment irrigué par une artère coronaire dont le calibre est rétréci par l’athérosclérose.

 

Réalisation de l’échographie cardiaque d’effort 

  • La préparation

Vous pouvez manger et boire normalement. Les médicaments qui sont autorisés avant la réalisation de l’examen vous seront précisés par votre médecin traitant. Vous serez éveillé pendant l’examen afin de préciser la survenue éventuelle d’une sensation inhabituelle (palpitations, douleur d’angine de poitrine, essoufflement…)

  • Le lieu de l’examen

Dans le laboratoire d’échocardiographie, équipée pour effectuer d’éventuels gestes de réanimation, précaution indispensable lorsque votre médecin suspecte la présence d’un rétrécissement du calibre des artères du cœur. Il s’agit en fait de conditions strictement identiques à celles qui sont nécessaires lors de la réalisation d’un électrocardiogramme d’effort.

  • La durée de l’examen

L’examen dure 20 à 25 mn, sauf cas particulier. Cependant, la réalisation préalable d’une échographie transthoracique allonge la durée de l’examen qui dure en totalité environ 1h.

  • Les modalités de l’examen

A votre arrivée, quelques questions vous seront posées concernant votre identité, vos symptômes récents, les antécédents cardiovasculaires. La survenue récente d’une douleur dans la poitrine ou d’un érythème cardiaque doit être signalée. Des électrodes seront placées sur votre thorax et sur vos bras afin de surveiller de façon continue votre rythme cardiaque grâce à un électrocardiogramme.

Votre position habituelle lors de l’examen, que vous choisirez la plus confortable possible, est assis, comme sur un vélo, de manière légèrement inclinée vers l’arrière. Il est normal que, pendant l’examen, vous ressentiez des palpitations qui correspondent à l’accélération du rythme cardiaque induit par l’effort physique. Il est également possible que vous ressentiez une sensation de souffle court, qu’il faudra alors signaler au médecin. La survenue d’un autre symptôme quel qu’il soit, en particulier une douleur d’angine de poitrine qui vous rappelle celle pour laquelle vous avez été adressé, doit immédiatement être signalée afin qu’un traitement spécifique vous soit administré.

A la fin de l’examen, vous devez garder la position de l’examen pendant quelques minutes, afin que le médecin puisse surveiller l’électrocardiogramme et la fonction du muscle cardiaque, après l’arrêt de la perfusion du médicament. Il est fréquent qu’un médicament « antidote » soit injecté à la fin de l’examen, afin de restaurer au plus vite un rythme cardiaque normal. Après l’examen, aucun symptôme ne doit être présent. Dans le cas où une arythmie cardiaque (palpitations) ou une douleur d’angine de poitrine serait survenue pendant l’examen, un traitement spécifique vous aura été administré faisant disparaître le symptôme en quelques secondes ou quelques minutes. Vous pouvez ensuite rejoindre votre domicile ou votre lit d’hospitalisation après qu’un électrocardiogramme aura été enregistré afin de vérifier le retour au tracé de base.

Cet examen est important pour la prise en charge de votre maladie. N’hésitez-pas, lors de votre arrivée au laboratoire, à demander des informations complémentaires au médecin qui réalisera l’examen.

 

L’échographie cardiaque d’effort comporte-t-elle des risques ?

Des incidents bénins sont possibles, tels que palpitations ou douleurs thoraciques cédant rapidement par l’arrêt de l’examen.

Des incidents plus sérieux surviennent rarement : dans 0.5% des cas lors de l’échographie cardiaque d’effort; il s’agit surtout de problèmes de douleurs prolongées dans la poitrine ou de trouble du rythme cardiaque, nécessitant rarement une intervention urgent (ce qui explique la présence du matériel de réanimation).

 

Quels bénéfices peut-on attendre de l’échographie cardiaque d’effort ?

Cet examen qui reproduit les conditions de survenue d’une douleur d’angine de poitrine permet de localiser de façon précise le territoire du muscle cardiaque insuffisamment irrigué. Il permet aussi de mettre en évidence un territoire du muscle ne fonctionnant pas normalement à l’état de repos, mais qui pourrait s’améliorer grâce à une intervention thérapeutique spécifique. Ce territoire présente, de fait, une « réserve » qui permet de prédire la normalisation de la fonction du muscle cardiaque après que l’artère qui l’irrigue aura bénéficié d’un traitement spécifique (médicament, dilatation par ballonnet, pontage).